Jean-Gérard Carré, l’architecte aux 8000 logements
Les tours de Maurepas, Villejean et du Blosne ? C’est lui. Référence des Trente Glorieuses, l’architecte rennais a transformé la ville et le logement social. En long, en large et surtout en hauteur.
PortraitsQui était Jean-Gérard Carré ?
En une vie d’architecte, Jean-Gérard Carré a fait sortir de terre 8 000 logements dont 7 000 logements sociaux. Qui dit mieux ? Face à la crise du mal-logement de l’après-guerre, il y avait urgence à construire.
C’est en 1959 que l’office municipal HLM sollicita pour la première fois le jeune architecte rennais, en association avec le cabinet parisien Legrand-Rabinel. En jeu, la réalisation de 1 500 logements au Gros- Chêne. Le programme allait de pair avec la construction d’un large éventail d’équipements et de services – des commerces, bien sûr, mais aussi un centre social, un foyer de jeunes travailleurs, des salles de loisirs et des locaux associatifs. Le gigantesque chantier de grands ensembles fut l’occasion de mettre en œuvre des techniques alors inédites, des procédés de préfabrication avec structure armée en béton.
Fort de ce premier succès, Jean-Gérard Carré participa ensuite à lancer les travaux des ZUP de Villejean puis du Blosne avec la construction de logements HLM mais aussi de résidences universitaires, de foyers pour personnes âgées.
En centre-ville, l’architecte a mis aussi sa patte sur la naissance du Colombier, la réhabilitation de la rue de Brest puis l’aménagement des Zones d’aménagement concerté (ZAC) de Patton, des Longs-Champs ou encore de la Poterie.
Né en 1926, souvent associé à sa femme Anne-Marie Carré, Jean-Gérard Carré fut l’un des rares architectes à avoir contribué aux trois grands ensembles de logements sociaux de Rennes.
Moins connu que ses pairs Maillols ou Arretche, il fut aussi le premier à déposer son fonds professionnel aux Archives municipales où 194 mètres linéaires de documents en boîtes témoignent de l’histoire de l’urbanisation rennaise.
Rédaction : Olivier Brovelli